Perdu dans l’espace

Elmondur était le dernier survivant à l’intérieur du vaisseau spatial. Cinq vaisseaux de combat Slans étaient juste derrière lui. Dans quelques secondes, il serait mort. Il décida alors d’une dernière action désespérée ; il lança le vaisseau à une vitesse super-lumineuse dans le vide de l’espace.

Le vaisseau disparut des panneaux de contrôle de ses poursuivants. Il avait échappé aux Slans, mais les instruments de bord étaient tous hors de service.

Il n’avait aucun moyen de savoir où il était ou où il allait. A une vitesse super-lumineuse, il ne pouvait voir qu’une lumière brillante au centre de l’écran de protection, dans la direction où il allait. Cette lumière était diminuée artificiellement pour éviter d’abîmer ses yeux, car à cette vitesse qui atteignait déjà dix fois la vitesse de la lumière et qui continuait d’augmenter, le vaisseau allait plus vite que tous les photons qu’il rencontrait.

L’écran de protection à l’arrière était complètement noir car aucun photon n’était capable de l’atteindre. Il était d’autant plus inquiet qu’il avait remarqué un champ de météorites sur les cartes qu’il avait étudié pour sa mission. Même si la probabilité était faible,  il pouvait être en train de se diriger directement vers l’une des météorites ou vers l’une des planètes rocheuses de ce système solaire isolé.

La Seule chose qu’il savait, était qu’il n’allait pas dans la direction de l’étoile elle-même, car, dans ce cas, la lumière de l’écran serait beaucoup plus brillante et le deviendrait de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait. Il était très tenté de repasser en vitesse sous-lumineuse, mais dans ce cas, il serait de nouveau visible par les vaisseaux Slans. Il devait cependant changer de direction, parce que les Slans pouvaient suivre la direction vers laquelle il allait quand il avait disparu et le trouver dès qu’il ralentirait.  Aussi, il tourna à tribord, et décida d’attendre deux heures avant de ralentir à une vitesse sous-lumineuse. Cependant, un quart d’heure plus tard, il vit soudainement un point noir apparaître au centre de l’écran, et avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, il se retrouva flottant seul dans le vide de l’espace. Il n’y avait plus de vaisseau autour de lui, seulement des milliers d’étoiles illuminant un ciel par ailleurs complètement noir. Les débris du vaisseau avaient été éparpillés dans le vide de l’espace et il ne pouvait pas les voir. Il n’avait même pas entendu un son, car aucun son ne passe à travers le vide de l’espace. Il n’avait par ailleurs ressenti aucune douleur lors de la mort de son corps, parce que les signaux électriques n’avaient pas eu le temps d’atteindre son cerveau avant que son corps ne soit complètement désintégré par le choc.

Il était maintenant complètement seul dans l’espace. Il se demandait quoi faire ensuite. Il n’avait pas d’idée précise de l’endroit où il se trouvait. Il pensait toujours être prés de la frontière extérieure du système Khinmize. Mais il ne connaissait aucune planète habitée à proximité. Il ne reconnaissait aucune constellation dans le ciel. Seul la vague apparition de galaxies lointaines comme Andromède ou M104 lui rappelait qu’il était quelque part dans la Voie Lactée. Ses capacités d’orientation ne lui étaient ici d’aucune aide, et il n’avait aucun moyen de retourner par lui-même sur une planète habitée.

Le seul moyen d’éviter de flotter éternellement dans le vide de l’espace était de trouver un autre vaisseau qui pourrait le ramener à la civilisation. Il se tourna dans la direction de l’étoile la plus brillante visible dans l’espace, en espérant que c’était celle autour de laquelle avait eu lieu et qu’il pourrait trouver quelques vaisseaux survivants.

Il ne savait pas s’il serait capable de se mouvoir dans l’espace par sa seule volonté, sans l’aide d’un corps.

Il essaya de concentrer son attention vers l’étoile la plus proche, en essayant de l’amener dans sa direction. A son grand étonnement, cela semblait fonctionner. Tout d’abord, très lentement, et il se demandait si l’étoile augmentait réellement de taille, ou si c’était juste une illusion fabriquée par son mental. Mais après quelques heures, l’étoile occupait une partie conséquente de l’espace, et Elmondur commença à chercher une planète dans l’orbite de l’étoile. Il trouva d’abord une grosse planète gazeuse. Il se souvint qu’un de ses collègues lui avait parlé d’une station de recherche installée sur un astéroïde en orbite autour d’une planète rocheuse dans la zone habitable de l’étoile. Il regretta de ne pas avoir fait plus attention à ses explications à l’époque. Cependant, c’était sa seule chance de trouver quelqu’un dans cette zone de l’espace. Il dépassa la planète géante et rechercha de plus petites planètes prés de l’étoile. Il trouva rapidement une petite planète rouge plus prés de l’étoile, mais même après en avoir fait le tour plusieurs fois, il n’avait trouvé aucune trace d’un satellite autour d’elle. Il continua de s’approcher de l’étoile qui devenait de plus en plus grosse, jusqu’à ce qu’il distingue une petite planète rocheuse qui montrait toujours la même face au soleil. Il tourna de nouveau plusieurs fois autour de la planète, à différentes altitudes, jusqu’à ce qu’il trouve deux petits satellites rocheux tournant autour d’elle. Il alla sur le premier satellite et ne trouva rien. Ensuite, il alla sur le second, et là, il remercia sa chance ; en effet, une petite station était installée sur le satellite, et il y avait un vaisseau spatial qui semblait en panne prés d’elle.

Elmondur alla immédiatement dans la station, mais il fut rapidement désappointé.  Il n’y avait personne. Cependant, les restes d’un repas et les assiettes sur la table indiquaient qu’elle avait été habitée récemment. Il alla alors jeter un coup d’œil sur le vaisseau spatial. Il y avait en fait une dizaine de personnes en tenue spatiale qui travaillaient autour de lui. Il n’y avait pas d’air, ni  de son sur le satellite. Aussi, Elmondur devait rentrer dans la tenue spatiale de l’un des hommes pour entendre ce qu’ils disaient. Il choisit d’entrer dans la tenue spatiale d’un jeune lieutenant portant les insignes de l’armée de l’espace sur son costume. Toutes les tenues spatiales étaient interconnectées, ainsi, il était capable d’entendre toutes leurs discussions, même si le jeune soldat ne disait rien. Le jeune lieutenant semblait très abattu. Son vaisseau spatial avait été très endommagé pendant la bataille. Il était l’un des derniers survivants, mais il voulait retourner dans la bataille pour aider ses amis. Il avait réussi à atteindre la station de recherche et demandait aux civils qui travaillaient là de l’aider à réparer son vaisseau. Ceux-ci avaient accepté de laisser leur travail pour l’aider à réparer son vaisseau. Cependant, s’ils avaient réussi à trouver des pièces de rechange pour réparer les principaux dégâts,  ils ne pouvaient pas lui fournir d’armes ou de munitions. Aussi, même s’il était capable de retourner dans la bataille, il n’aiderait pas beaucoup ses amis avec le peu de munitions qu’il restait à bord. Cependant, il ferait ce qu’il pourrait pour les aider et mourrait probablement dans la tentative. Il était d’autant plus découragé qu’il n’était qu’un bleu qui avait déjà vu mourir beaucoup de vétérans dans la bataille.

Elmondur qui était lui-même un soldat expérimenté se demanda s’il pourrait aider le jeune homme dans son combat contre les Slans. Il commença par entrer à l’intérieur du vaisseau spatial pour jeter un œil sur la quantité de munitions encore disponibles. Il y en avait encore un bon stock même si cela ne représentait que moins de la moitié de la cargaison standard du vaisseau. Il fit également le tour du vaisseau pour vérifier son état. Il constata que les civils avaient bien travaillé et que le vaisseau pourrait être capable de repartir dans quelques heures. Ils avaient également rempli ses réservoirs de carburant, si bien qu’ils devraient en avoir suffisamment pour la bataille à venir. Il avait déjà décidé qu’il accompagnerait le jeune homme dans sa tentative désespérée pour aider ses amis.

Pendant qu’il écoutait les discussions entre les travailleurs civils, Elmondur avait l’impression qu’il était capable de comprendre les pensées du jeune soldat. Il se demanda s’il serait capable de communiquer avec lui. Durant sa longue carrière, il avait entendu des histoires d’astronautes entendant dans leur tête la voix de leurs amis qui étaient morts au combat et qui essayaient de les aider. Cela semblait relativement courant dans l’espace, parce qu’aider leurs amis, ou même parfois leurs ennemis, était souvent la seule façon pour des astronautes décédés de retourner à la civilisation et se réincarner dans un nouveau corps. Il se rappelait même une fois où il avait lui-même vécu une histoire semblable. A l’époque, cela lui avait semblé être un mauvais rêve et il avait repoussé cette idée comme étant le résultat de la fatigue et du stress dus au combat.  Le vaisseau de son capitaine avait été détruit par les ennemis, et celui-ci n’avait pas survécu. Cependant, quelques heures plus tard, il avait eu l’impression d’entendre le capitaine lui demander de prendre sa place pour commander le groupe de combattants et lui indiquer les instructions à suivre. Il se souvenait que, peut-être influencé par son entraînement militaire à suivre les ordres de ses supérieurs sans discussion, ou peut-être parce qu’il n’avait pas de meilleure idée sur ce qu’il devait faire, qu’il avait suivi scrupuleusement les conseils qu’il avait entendu dans sa tête. Son groupe avait, contre toute attente, gagné la bataille contre les ennemis et il avait gagné sa première promotion après cette action d’éclat.

Il se demanda s’il pourrait faire la même chose pour le jeune soldat. Le nom indiqué sur son costume était Alfredo Gainsman.

Elmondur essaya de penser fort à ce nom. Il fut surpris de voir la réaction du jeune homme qui sursauta comme s’il avait été piqué par une guêpe. Ainsi encouragé, Elmondur continua à distiller des pensées dans l’esprit du jeune homme.

« Je m’excuse de vous déranger dans cette situation difficile. Mon nom est Elmondur Fightman. Mon vaisseau spatial a été descendu par les Slans, il y a quelques jours. Mon corps a été désintégré durant le combat, mais je suis toujours ici, peut-être un fantôme, si vous voulez l’appeler ainsi. Cependant, je voudrais vous aider dans votre lutte contre les Slans. Je suis un combattant expérimenté, comme vous pourrez le vérifier dans les dossiers de l’armée si vous y avez accès. »

Au début, le jeune homme ne réagit pas, comme s’il portait toute son attention à ce qu’il entendait. Ensuite, il tapa quelques caractères sur l’ordinateur de bord et la photographie d’Elmondur Fightman apparu sur l’écran, avec son nom, son grade et ses états de service.

Quelques heures plus tard, le vaisseau quitta la station de recherche et Alfredo essaya de contacter le reste de l’armée spatiale Smirthienne autour de l’étoile Arbaat. Ce n’est que deux heures plus tard qu’Alfredo finalement reçu une réponse.

« Ici, Francesco Hartman ; je suis l’unique survivant de mon groupe. Deux vaisseaux de combat Slans sont après moi. Venez à mon aide si vous pouvez. Mais, venez vite, ou ce sera trop tard. Et faites attention, d’autres vaisseaux Slans peuvent être cachés dans cette zone. Voici mes coordonnées. »

Alfredo allait rentrer ces coordonnées dans l’ordinateur de bord quand Elmondur l’arrêta.

« Si vous entrez tout de suite les coordonnées exactes,  vous aller arriver directement en vue des vaisseaux Slans. Vous serez immédiatement capable de les voir, mais ils seront également capables de vous voir. Je vous propose d’entrer des coordonnées  à quelques milliers de kilomètres de leur position. De là, vous pourrez envoyer une petite sonde qui recherchera leur position exacte et leur direction. Ensuite, vous serez capable d’apparaître directement derrière eux, et peut-être en descendre un avant qu’ils ne vous repèrent. Ainsi, vous pourriez être deux vaisseaux Smirthiens contre le vaisseau Slan restant.

« OK, c’est peut-être sage, je vais faire comme vous le dites. »

Il entra les coordonnées modifiées dans l’ordinateur de bord. Un quart d’heure plus tard, il arriva à la position indiquée. Il envoya alors une sonde dans la direction de la position indiquée par Francesco. Cinq minutes plus tard, la position et la direction des vaisseaux Slans et du vaisseau de Francesco apparurent sur l’écran de l’ordinateur de bord.

Alfredo entra de nouvelles coordonnées dans l’ordinateur de bord. Une minute plus tard, le vaisseau d’Alfredo apparut juste derrière les vaisseaux Slans. Alfredo lança immédiatement deux missiles, un pour chaque vaisseau ennemi. L’un d’eux manqua sa cible, et le vaisseau Slan, ayant vu la menace et changé de direction,  mais l’autre atteignit le deuxième vaisseau Slan qui explosa immédiatement et disparu de l’écran. Francesco vit ce qui se passait et profita de cette opportunité pour lancer un missile qui détruisit le second vaisseau Slan.

Ensuite, Alfredo et Francesco envoyèrent des appels vers les autres vaisseaux de leurs groupes. Ne recevant aucune réponse, ils retournèrent à la station de recherche.

Mais une mauvaise surprise les y attendait. Cinq autres vaisseaux Slans avaient trouvé la station de recherche et l’avait détruite avec tous les civils qui y travaillaient.

Les vaisseaux Slans les attaquèrent immédiatement et Alfredo et Francesco envoyèrent chacun deux missiles contre les vaisseaux Slans. Tous les missiles atteignirent leur cible et quatre vaisseaux Slans disparurent de l’espace. Mais, les vaisseaux Slans avaient également lancé des missiles, et ceux-ci atteignirent leurs cibles aussi. Les deux vaisseaux Smirthiens furent détruits comme les quatre vaisseaux Slans et Elmondur se retrouva de nouveau perdu dans l’espace. La seule place habitée était maintenant le dernier vaisseau Slan. Elmondur vint à bord et chercha tout d’abord les auras d’Alfred et Francesco. Après quelques minutes, il senti Alfredo et commença une discussion télépathique avec lui.

Elmondur se dit qu’il pourrait peut-être influencer le comportement des Slans comme il l’avait fait pour Alfredo.

Cependant, la question n’était pas encore s’il pourrait le faire, mais dans quelle direction ils devraient essayer de les influencer.

Elmondur voulait aider ses précédents ennemis comme il le pourrait, parce que c’était sa seule chance de retourner à la civilisation et trouver un nouveau corps. Alfredo voulait continuer le combat contre les Slans pour venger ses amis qui avaient été tués dans la bataille. Peut-être attiré par ce combat télépathique, Francesco les trouva et entra dans la discussion.

« Est-ce que je ne suis pas un de vos amis ? demanda Francesco. Je suis ici avec vous, et peut-être vos amis sont-ils là également, même si nous ne sommes pas capables de ressentir leur présence. Vous êtes retourné au combat pour les aider, n’est-ce pas ? Ce vaisseau Slan est notre seule chance d’éviter de rester perdus dans l’espace pendant peut-être des milliers d’années. Voudriez-vous les priver de cette chance et les condamner pour satisfaire votre désir de vengeance ? »

Alfredo ne savait pas quoi répondre et resta silencieux. Il resterait neutre. Seuls Elmondur et Francesco essaieraient d’aider les Slans. Entretemps, le vaisseau Slan avait atterri près des restes de la station de recherche. La station elle-même avait été complètement désintégrée. Seules quelques pièces du vaisseau d’Alfredo étaient encore éparpillés sur le sol. Le personnel de la station n’avait pas eu le temps de les ramener à la station avant l’attaque des Slans.

Le vaisseau Slan restant était bien plus grand que les vaisseaux Smirthiens, mais même s’il n’avait pas été complètement détruit lors du combat, il n’était pas resté indemne.

Il avait perdu son bouclier thermique et cela l’empêcherait d’atterrir sur n’importe quelle planète dotée d’une atmosphère standard. Son moteur à réaction gauche était également hors service. Seul le propulseur central était encore en état, et même celui-ci montrait des signes de faiblesse. Cependant, comme il restait encore une appréciable réserve de carburant, ils pourraient être capable d’atteindre l’une des plus proches planètes habitées, à condition de ne pas être trop difficiles à propos de leur destination.

Elmondur examina ensuite les instruments de contrôle du vaisseau. Plusieurs d’entre eux étaient hors de service, mais les principaux, le détecteur de position et les cartes des routes interstellaires étaient toujours opérationnelles. Ainsi, le vaisseau devrait être capable de les ramener vers la civilisation, même si ce n’était pas celle qu’ils auraient choisie. Il restait cependant un problème. Plusieurs hommes avaient été tués lorsque le bouclier de protection thermique avait été perdu, et parmi eux, le pilote et le copilote du vaisseau. Les autres Slans restant à bord du vaisseau étaient de bons combattants, mais incapables de guider le vaisseau à travers les routes interstellaires.

C’était sur ce point qu’Elmondur pouvait les aider. S’il était incapable de trouver son  chemin à travers la galaxie seul, il était passé maître dans l’art d’utiliser les instruments de bord et les cartes pour le voyage interstellaire. Même s’il ne comprenait pas bien le langage des Slans, il connaissait suffisamment les constellations de la Voie Lactée pour les reconnaître sur les cartes des Slans.

Mais il avait besoin de trouver quelqu’un parmi l’équipage des Slans avec qui il pourrait communiquer. Même s’il trouvait l’un d’entre eux capable de communiquer télépathiquement avec lui, ce qui n’était déjà pas gagné, il ne connaissait pas suffisamment le langage des Slans pour discuter avec eux comme il l’avait fait avec Alfredo. Cependant, Francesco lui dit qu’il connaissait un peu le langage des Slans et qu’il pourrait l’aider, car il avait appris leur langue avant d’être envoyé comme espion dans une ville Slan, longtemps auparavant.

Elmondur le remercia et commença à  essayer de communiquer avec les membres de l’équipage du vaisseau Slan. Il commença par essayer d’entendre leurs pensées inexprimées. En faisant cela, Elmondur senti d’autres auras, très faibles, qui semblaient incapables de l’entendre ou de communiquer avec lui. Il en ressenti ainsi plusieurs centaines, comme si, non seulement les civils de la station de recherche, mais aussi tous les combattants Smirthiens et Slans s’étaient regroupés à bord pour leur dernière chance de retourner à la civilisation.

Elmondur concentra ses pensées sur les hommes d’équipage Slans. Il essaya de communiquer avec eux comme il l’avait fait avec Alfredo, mais sans résultats. Il commençait à désespérer parce qu’il avait essayé avec tous les hommes d’équipage Slans qu’il avait rencontré quand une trappe s’ouvrit. Un jeune enfant Slan en sortit. Il n’avait peut-être que huit ans et Elmondur se demanda ce que faisait un enfant sur un vaisseau de guerre. En écoutant les discussions entre les Slans et avec l’aide de Francesco qui traduisait pour lui, il finalement comprit que l’enfant qui s’appelait Arthur Benchman était le seul survivant du naufrage d’un vaisseau et qu’il avait été sauvé par l’équipage Slans et qu’il était depuis devenu leur mascotte.

Le petit garçon avait une aura beaucoup plus grande que celles de tous les autres êtres à bord du vaisseau réunies ensemble. Elmondur essaya de communiquer avec lui et celui-ci répondit immédiatement. Elmondur, aidé par Francesco lui expliqua qu’il voulait l’aider, lui et tout l’équipage du vaisseau à rejoindre la civilisation. L’enfant était très coopératif et accepta immédiatement de les aider. Il proposa même à Elmondur de prendre le contrôle de son corps pour piloter le vaisseau. Elmondur le remercia, mais il ne voulait pas prendre le contrôle du corps de l’enfant car son éthique lui interdisait un tel comportement, et, de toute façon, il n’aurait pas su comment faire. Mais le principal problème n’était pas là, comment aurait-il pu convaincre l’équipage de confier la conduite du vaisseau et leurs vies à un enfant de huit ans, même s’il était leur mascotte ?

L’enfant lui expliqua que cela n’était pas nécessaire car il était lui-même capable de prendre le contrôle du corps de n’import quel membre de l’équipage Slan. Il choisit l’officier de plus haut rang restant dans l’équipage Slan et qui était maintenant le commandant du vaisseau. Elmondur n’aimait pas cela, mais, n’ayant pas d’autre choix, il accepta.

Le jeune enfant alla dans la salle de contrôle du vaisseau où l’officier principal était déjà installé en face de l’ordinateur de bord. L’officier était en train d’essayer d’imaginer une façon sûre d’atteindre l’endroit le plus proche où il pourrait trouver de l’aide. Il s’agissait d’une petite planète située dans la zone sous l’influence Khinmize. Elle était appelée Erdaman sur les cartes des Slans. Elle avait été un site industriel important longtemps auparavant, en raison des réserves minérales naturelles disponibles sur la planète. Mais celles-ci avaient été surexploitées et quand elles avaient été épuisées, la planète avait été abandonnée. Il n’y avait maintenant plus qu’une station militaire utilisée pour ravitailler les réserves de carburant des vaisseaux spatiaux commerciaux ou militaires qui utilisaient encore cette ancienne route de commerce interstellaire. Cette route était cependant de moins en moins utilisée parce qu’une autre route beaucoup moins dangereuse avait été ouverte ailleurs.

Arthur pris le contrôle du corps de l’officier sans plus de cérémonie et demanda ses instructions à Elmondur.

Elmondur étudia la carte et demanda à Arthur de dire à l’équipage de se préparer pour le décollage. Un quart d’heure plus tard, Elmondur déclencha le décollage du vaisseau. Le voyage pris trois jours pendant lesquels Arthur était toujours en contrôle du corps de l’officier Slan.

Le vaisseau spatial atteint finalement la planète Erdaman sans problème. Cependant, l’absence du bouclier de protection thermique les empêchait de faire un atterrissage standard. Ils durent retourner le vaisseau pour entrer dans l’atmosphère en utilisant les propulseurs pour ralentir leur entrée dans l’atmosphère. Ils réussirent à atterrir sains et saufs sur le sol de la planète près de l’aéroport central, mais cette dernière manœuvre avait épuisé tout ce qu’il restait de leur réserve de carburant.

S’ils ne trouvaient pas de nouvelles réserves de carburant, ils resteraient échoués sur cette planète jusqu’à ce qu’un autre vaisseau vienne à leur aide.

Ils étaient maintenant sur la piste de l’aéroport. Arthur relâcha sa prise sur le corps du capitaine et alla dormir. Le capitaine revint à la conscience pendant que l’équipage le félicitait pour son succès à les ramener à une planète civilisée de confédération Kinmhise.  Le capitaine ne comprenait pas ce qui s’était passé depuis son dernier souvenir, quand il essayait de déchiffrer les cartes pour essayer de rejoindre la planète Erdaman. Cependant, il essaya de cacher son propre désarroi et de garder une bonne contenance devant son équipage.

Après un contrôle de la qualité de l’atmosphère par un drone lancé depuis le vaisseau, l’équipage Slan sortit. Ils étaient heureux de respirer de nouveau de l’air frais. Elmondur sentit les auras des autres êtres à bord du vaisseau partir dans toutes les directions vers la jungle qui recouvrait l’essentiel des terres de la planète. L’équipage des Slans partit immédiatement en direction des bâtiments de l’aéroport spatial. Mais au fur et à mesure qu’ils avançaient, ils étaient de plus en plus consternés ; ils ne rencontrèrent personne sur leur chemin, ni aucune voiture ou camion. Il n’y avait aucun autre vaisseau dans l’aéroport en dehors d’une vieille épave irréparable. L’endroit était complètement désert. C’était déjà la tombée de la nuit et le soleil disparaissait sous l’horizon, mais aucune lumière n’illuminait la ville. Ils atteignirent le premier bâtiment. La plupart de ses vitres étaient brisées. Quand un soldat Slan essaya d’ouvrir la porte, une partie du mur au dessus de l’entrée s’écroula et tomba sur l’imprudent. Il n’était pas grièvement blessé, mais ils préférèrent retourner à l’abri de leur vaisseau avant d’explorer l’aéroport et la ville.

Alfredo avait été convaincu par les arguments d’Elmondur et Francesco de ne pas abîmer le vaisseau qui était leur seul moyen de retourner à la civilisation, mais il voulait toujours sa revanche sur ses ennemis Slans.

Le jour suivant, il les suivit dans leurs pérégrinations dans les bâtiments les plus proches et la ville tandis qu’Arthur  restait prés du vaisseau avec la compagnie invisible d’Elmondur et Francesco.

Le mur qui s’était écroulé sur les Slans la veille donna à Alfredo une idée. S’il pouvait faire s’écrouler un bâtiment entier sur l’équipage des Slans, cela pourrait être leur fin. Mais il n’était pas capable de le faire par lui-même. Il lui faudrait amener les Slans à provoquer eux-mêmes leur chute. Il avait observé comment Arthur avait pris le contrôle de l’officier Slan. Il se demanda s’il serait capable de faire de même sur l’un des membres de l’équipage Slan. Il essaya de les contrôler’ un par un, mais sans succès.

Il passa à travers une fenêtre et entra dans un des bâtiments en direction duquel se dirigeait l’équipage des Slans. Il trouva un journal sur le sol écrit dans une langue qu’il était capable de comprendre, même si c’était avec difficulté. Son attention fût attirée par deux articles. Le principal sur la page de garde faisait le gros titre. Il disait que la base militaire de la planète Erdaman devait être immédiatement abandonnée parce que tout le personnel était réquisitionné pour combattre les Kirghizes dans un secteur proche. Personne ne devait rester sur la planète car les Kirghizes pouvaient arriver à tout moment et envahir la planète. L’autre article détaillait le plan pour détruire tous les bâtiments militaires et tous les stocks afin d’éviter qu’ils puissent être utilisés par l’ennemi. Tous les bâtiments avaient été minés et devaient être détruits avant que les Slans ne quittent la planète. Cependant, Alfredo pouvait voir par lui-même que le plan n’avait pas été totalement exécuté. Beaucoup de bâtiments étaient encore debout. Alfredo s’approcha de la porte et il vit un fil électrique connecté à la poignée de la porte principale. Il était relié à un détonateur et à une charge d’explosif. Le bâtiment était piégé.

Alfredo s’approcha des autres portes de ce bâtiment, puis d’autres bâtiments proches. Ils étaient tous piégés. Il alla jusqu’au mur de l’entrée qui s’était écroulé la veille ; la porte était piégée également, mais l’explosion du bâtiment avait été empêchée par l’écroulement intempestif du mur. Les Slans avaient été sauvés la veille uniquement par pure chance.

Mais maintenant, les Slans étaient seulement à vingt mètres de la porte la plus proche. Tout désir de revanche avait maintenant quitté Alfredo. Il voulait maintenant prévenir ses ennemis, mais il ne savait pas comment faire. Il essaya de nouveau de communiquer avec eux, mais sa faible aura était incapable d’un exploit tel que ce dont Elmondur ou Arthur étaient capables. Il essaya de communiquer avec chacun des Slans à sont tour, mais en pure perte. Il pensa alors à aller demander à Elmondur ou Arthur d’essayer de communiquer avec les Slans.

Mais il était trop tard. Le capitaine de l’équipe des Slans abaissa la poignée de la porte et tout le bâtiment explosa. En une seconde, tous les Slans furent enterrés sous les débris de l’immeuble.

Alfredo parcouru les ruines pour voir s’il pourrait trouver un survivant, mais il n’y en avait aucun. Il retourna alors vers le vaisseau spatial pour retrouver Elmondur, Francesco et Arthur.

Arthur, l’enfant de huit ans, avait promis à l’équipage des Slans qu’il ne s’éloignerait pas loin du vaisseau spatial posé sur l’aéroport de la planète Erman, mais il était intéressé par la forêt proche, et après une heure d’attente, il s’éclipsa en dehors du vaisseau et quitta la sécurité relative de la piste d’atterrissage pour plonger sous l’ombre des arbres. Elmondur et Francesco, astronautes décédés, réduits à l’état de fantômes, essayèrent de le dissuader de quitter la protection du vaisseau, mais la volonté  d’Arthur était bien plus forte que le faible pouvoir de leurs esprits.

Dans la forêt, Arthur rencontra bientôt des animaux sauvages ressemblant à des biches et des antilopes. Il essaya de les suivre, mais ils étaient bien trop rapides pour lui. Mais, ce faisant, il fût vite perdu dans la forêt. Elmondur s’éleva au-dessus du sommet d’un des plus grands arbres pour guider Arthur vers la piste d’atterrissage tandis que Francesco gardait un œil sur l’enfant. A ce moment, un renard, où un animal ressemblant à un renard, apparu derrière lui. Le renard semblait plutôt curieux et amical, et il ne semblait pas être une menace pour le jeune enfant. Cependant, Francesco pressa Arthur de retourner rapidement dans la direction indiquée par Elmondur. Arthur obéit et quelques minutes plus tard, ils étaient de nouveau en vue du vaisseau. Ils étaient à une centaine de mètres du vaisseau quand un loup apparut soudainement derrière Arthur et sauta sur lui. Il s’apprêtait à le mordre quand le renard attaqua le loup. Francesco ne savait pas comment il avait été capable de le faire, mais il était maintenant aux commandes du corps du renard comme Arthur avait été capable de prendre le contrôle du corps du capitaine du vaisseau des Slans. Le loup lâcha Arthur pour se retourner vers son nouvel ennemi. Arthur courut immédiatement en direction du vaisseau spatial. Il était seulement à dix mètres du vaisseau quand douze autres loups apparurent derrière lui. Le grand loup qui semblait être le chef de la meute s’était débarrassé du renard dont le corps gisait maintenant sur le sol, et il se retournait pour attaquer de nouveau l’enfant quand celui-ci atteignit l’échelle du vaisseau. Il était à deux mètres au-dessus du sol quand les loups essayèrent de sauter suffisamment haut pour l’attraper. Il atteint finalement la porte du vaisseau qu’il referma derrière lui.

Quand Alfredo arriva en vue du vaisseau, les loups attendaient toujours en dessous. Il entra dans la salle de contrôle du vaisseau où il trouva Elmondur et Francesco. Il leur raconta ce qui était arrivé à l’équipage Slan. Comme la ville était maintenant déserte et la plupart des bâtiments piégés, il était fort possible qu’ils ne trouvent jamais de carburant pour le vaisseau, et qu’ils ne puissent donc jamais quitter la planète par eux-mêmes. La première chose à faire était de s’en assurer. Aussi, Alfredo et Francesco retournèrent au centre de l’aéroport et dans la ville afin de chercher du carburant pour le vaisseau, tandis qu’Elmondur restait dans la salle de contrôle pour garder un œil sur Arthur.

Ils passèrent deux jours à fouiller la ville pour essayer de trouver du carburant. Mais tous les réservoirs qu’ils trouvèrent étaient vides. Les Slans avaient apporté avec eux toutes les réserves disponibles dans l’aéroport et dans la ville avant de partir. Alfredo et Francesco passèrent deux jours supplémentaires à explorer la planète. Mais il n’y avait que la jungle, des déserts de sable, de hautes montagnes et de larges océans. Il n’y avait aucune trace d’activité humaine nulle part, à l’exception des mines à ciel ouvert qui avaient fait la richesse de la planète longtemps auparavant. Même là, les carrières étaient envahies par la jungle et n’étaient reconnaissables depuis le ciel que par leurs formes régulières et quasi-rectangulaires.

Alfredo et Francesco revinrent finalement au vaisseau avec ces mauvaises nouvelles. Ils étaient coincés sur cette planète.

Entretemps, les loups étaient partis.  Arthur et Elmondur n’osait cependant plus quitter le vaisseau de vue et ne se promenaient qu’à la lumière du jour près de la lisière de la forêt. Durant l’un de ces voyages, ils retrouvèrent le corps du renard qui était mort de ses blessures.

Il y avait encore un stock de nourriture à bord du vaisseau, mais il finirait inévitablement par s’épuiser, et Arthur serait obligé de s’aventurer plus profondément dans les bois pour trouver de la nourriture. Un enfant de huit ans aurait besoin de protection dans cet endroit sauvage, qu’Elmondur et ses amis, sans leurs corps, seraient incapables de lui procurer. Comme tous les Slans étaient morts, Arthur était maintenant probablement, le seul être humain vivant sur toute la planète.

Elmondur se demanda s’il arriverait à prendre le contrôle du chef de la meute de loups. N’ayant rien de mieux à faire, Elmondur, Alfredo et Francesco, aidés par Arthur, essayèrent de prendre le contrôle des corps des loups. N’ayant pas les capacités innées d’Arthur, ils étaient plutôt maladroits dans leur contrôle des corps des loups, mais après trois semaines  d’entraînement, ils étaient finalement devenus capables de contrôler trois loups. Elmondur contrôlait le corps du chef de la meute, tandis qu’Alfredo et Francesco contrôlaient chacun un énorme loup noir.

 Cependant, Elmondur, comme il n’avait pas encore suffisamment d’expérience de la chasse dans cette jungle, était obligé de relâcher sa prise sur le corps du chef des loups et de le laisser diriger le pack de loups pendant qu’ils chassaient.

Finalement, Elmondur, Francesco et Alfredo devinrent suffisamment capables de contrôler les corps des loups pour les laisser en compagnie d’Arthur. Ils n’étaient cependant toujours pas capable de contrôler les dix autres loups pour pouvoir emmener Arthur avec eux quand ils se déplaçaient dans la jungle. Il leur fallut quatre mois supplémentaires pour que tout le pack de loups soit suffisamment accoutumé à Arthur pour l’accepter comme l’un d’entre eux. Même à ce moment là, Arthur n’était toujours pas capable de les accompagner parce qu’il était beaucoup trop lent. Finalement, Elmondur proposa de porter Arthur sur son dos ; c’était le seul moyen sûr pour permettre à Arthur de les accompagner.

Le pack partageait le butin de sa chasse avec Arthur. Arthur était capable de faire du feux avec le matériel disponible dans le vaisseau pour faire cuire la viande. Il avait même trouvé du silex dans la forêt et Elmondur lui enseigna comment faire du feu avec. C’était à la fois étrange et difficile pour Elmondur de faire cela car le corps du loup était effrayé par le feu.

Cependant, un an plus tard, les loups commencèrent à s’habituer au feu et tout le pack se rassemblait la nuit autour d’Arthur. Arthur complétait son régime avec des fruits des racines et des légumes qu’il trouvait dans la forêt et les condiments encore disponibles dans le vaisseau. Il apprit également à reconnaitre d’autres herbes qui pouvaient être utilisées en assaisonnement come le thym, le romarin et la menthe.

Il y avait d’autres carnivores dans la forêt, comme des ours ou des panthères, mais aucun n’osait attaquer le pack de loups tant qu’ils restaient ensemble. Il y avait quatre louves dans le pack et quand le printemps revint, chacune d’elles donna naissance à trois louveteaux. Le pack devait maintenant se séparer en deux groupes ; l’un, commandé par Elmondur allait à la chasse tandis qu’Alfredo e Francesco restaient prés du vaisseau spatial avec Arthur, les louves et les louveteaux.

Les louves et les louveteaux étaient incapables de grimper à l’échelle pour regagner l’abri du vaisseau. Les loups creusèrent un terrier près du pied du vaisseau spatial pour abriter les louveteaux. Arthur prenait parfois un des louveteaux dans ses bras pour l’amener dans la salle de contrôle où ils jouaient ensemble pendant des heures.

Finalement, ils réussirent à construire une sorte d’ascenseur permettant à Elmondur, Francesco et Alfredo de monter jusqu’à la salle de contrôle du vaisseau spatial avec leur corps de loups.

Plusieurs années se passèrent ainsi jusqu’à ce que le corps de loup d’Elmondur meure de vieillesse. Elmondur pris le contrôle d’un des loups nouveau-nés au printemps tandis que Francesco devenait le nouveau chef de la meute. Arthur appela le nouveau louveteau Elmond .

Ce n’est que douze ans plus tard qu’un autre vaisseau spatial atterrit sur l’aéroport spatial d’Erdaman. Arthur était très intéressé, mais les loups ne voulurent pas s’approcher du vaisseau. Arthur monta tout d’abord dans son vieux vaisseau pour récupérer le traducteur automatique qu’il avait appris à utiliser quand il vivait à bord du vaisseau Slan. Ensuite, il alla sans son corps à bord du nouveau vaisseau pour voir qui étaient les nouveaux-venus. Il trouva de nombreux humains à bord, amis ils étaient enchaînés et regroupés dans des cages que des aliens ressemblant à des rhinocéros descendaient au niveau du sol. Environ un millier d’humains furent ainsi abandonnés à leur sort sur la planète Erdaman avant que le vaisseau spatial étranger ne repartent dans l’espace.

Avec l’aide d’Elmondur, Arthur modifia le traducteur pour être capable de l’utiliser à distance, sans avoir à le transporter avec lui quand il se déplaçait hors de son corps. Ainsi, Arthur et Elmondur avaient pu écouter les discussions entre les aliens et deux humains qui négociaient avec eux. Ces deux là n’étaient pas des prisonniers, mais semblaient agir comme des commerçants.

Ils avaient payé l’équipage alien pour transporter les prisonniers humains pour se débarasser d’eux. Certains d’entre eux étaient des prisonniers politiques qui pouvaient être échangés contre une rançon, certains étaient des criminels condamnés pour meurtre et d’autres des défenseurs trop zélés des droits de l’homme. Les aliens voulaient utiliser la planète comme une prison, et c’était là la première cargaison de prisonniers.